Pollution intérieure : adoptez les bons gestes !
- today novembre 9, 2020
L’air intérieur de nos maisons est souvent bien plus pollué que l’air extérieur. Parce qu’elle n’est pas visible, cette pollution n’est pas toujours combattue, alors qu’elle est la cause de maladies et allergies qui peuvent devenir chroniques. Voyons quelles sont les sources de pollution intérieure et comment améliorer la qualité de l’air dans nos lieux de vie.
La pollution biologique de l'air intérieur
L’air intérieur contient des agents infectieux et allergènes qui prospèrent, notamment grâce au confinement du lieu. Les agents infectieux sont les toxines, virus et bactéries qui se nichent principalement dans la ventilation mal entretenue, ainsi que dans le système de production d’eau chaude sanitaire. Les habitants du logement constituent l’autre source de propagation des agents infectieux.
Les allergènes sont des agents microscopiques qui empoisonnent la qualité de l’air. Ils sont émis par les insectes, acariens, moisissures et animaux domestiques. Lorsqu’ils entrent en contact sur la peau et dans le système respiratoire ou digestif, ils engendrent des réactions plus ou moins violentes du système immunitaire. Les conséquences peuvent être ponctuelles ou chroniques : gêne respiratoire, infection des yeux, rhinites, allergies, etc.
Comment lutter contre les polluants biologiques ?
Vous devez veiller au taux d’humidité de votre logement et nettoyer scrupuleusement toute moisissure qui se manifeste par des taches verdâtres ou noirâtres. L’eau de javel est très efficace. Les problèmes de moisissures viennent souvent d’un défaut d’isolation qu’il vous faut rectifier par des travaux.
Lutter contre l’humidité vous aide aussi à vous débarrasser des acariens qui l’apprécient. Ces animaux microscopiques de la famille des araignées vivent dans les meubles à base de tissus (fauteuils et canapés), les tapis, les rideaux, la literie et la moquette. Leur nourriture est constituée de squames humaines et de fibres textiles. Seul le ménage en vient à bout.
Si vous êtes sensible aux allergies dues aux animaux, vous devez les brosser régulièrement et aspirer souvent les endroits où ils passent du temps. Pensez à souvent nettoyer leurs couvertures et coussins.
Si ce sont les pollens qui déclenchent des allergies dans votre foyer, pendant la saison haute, évitez de laisser les fenêtres ouvertes et contentez-vous d’aérer tôt le matin et tard le soir. Lorsque vous rentrez, changez de vêtements et lavez-vous les cheveux, car c’est là qu’ils s’accrochent. Ne laissez pas votre linge sécher à l’extérieur.
La pollution particulaire
Les microparticules concentrées dans votre intérieur – qui peuvent aussi provenir de l’extérieur – sont nombreuses et diverses. Elles sont ultrafines et s’insinuent dans votre organisme dont elles bouleversent insidieusement l’équilibre. Elles pénètrent par les voies respiratoires, via le nez et les bronches, puis atteignent les alvéoles pulmonaires. Certaines peuvent passer au travers des membranes cellulaires de ces alvéoles pulmonaires, et entrer dans le sang.
Quelle sont les sources des microparticules ?
Les microparticules sont issues des spores de moisissures des logements humides, ainsi que des résidus de chauffage fonctionnant aux énergies fossiles. Il s’agit également de toutes les émanations provenant de l’activité humaine : cuisine, tabac, combustion d’encens et de bougies, etc.
Pour ce qui concerne le tabac, la nicotine n’est pas le seul ingrédient toxique, il faut compter avec les goudrons, le monoxyde de carbone et les métaux lourds. C’est la raison pour laquelle le tabagisme passif est si nocif. Quant aux bougies et bâtons d’encens, ils peuvent diffuser des polluants volatils et particulaires.
D’autres produits produisent aussi des COV (Composés Organiques Volatils) et COSV (Composés Organiques Semi Volatils : produits ménagers, cosmétiques, éléments de décoration, vêtements, etc.
Certains composants résistent à l’aération, car ils sont absorbés par les tissus des vêtements et meubles, les rideaux et les moquettes.
Comment détecter ces microparticules ?
Les microparticules sont invisibles, mais vous pouvez suspecter leur présence à cause de leurs conséquences délétères sur la santé : irritation des yeux, du nez et de la gorge, toux et maux de tête, amplification des allergies et de l'asthme.
Comment lutter contre les particules fines ?
Pour limiter l’intrusion des particules fines venues de l’extérieur, commencez par entretenir votre système de ventilation. Aérez votre logement en dehors des heures de pointe si vous habitez en ville, près d’un axe routier ou d’une zone industrielle.
Vous devez d’autant plus aérer que vous pratiquez des activités qui engendrent des sources de pollution : cuisine, ménage, bricolage, etc. N’abusez pas des bougies, de l’encens ou de la cigarette.
Vous pouvez envisager l’utilisation d’un purificateur d’air.
Les polluants chimiques
Les polluants chimiques sont constitués du monoxyde de carbone (CO), dioxyde de carbone (CO2), ainsi que des composés organiques volatils (COV).
Le CO est un gaz invisible et inodore, mais toxique. Il dégrade la qualité de l’air et se substitue à l'oxygène dans le sang, provoquant maux de têtes et nausées. Une concentration trop élevée peut être mortelle, en cas d’exposition prolongée.
Le monoxyde de carbone provient d’un mauvais réglage des appareils de chauffage et des équipements produisant l’eau chaude sanitaire. Vous devez donc veiller à leur entretien régulier.
Le dioxyde de carbone est naturellement présent dans l’atmosphère, car nous l’émettons nous-même en expirant. Plus votre logement est petit, plus vous devez l’aérer régulièrement, car le CO2 sature rapidement l’air qui devient toxique. En cas de trop forte concentration de dioxyde de carbone, vous pouvez ressentir des maux de tête, et même avoir de la fièvre.
COV pour Composés Organiques Volatils est un terme générique. On les désigne comme volatils, car il se diffusent dans l’air, sans que nous ne nous en rendions compte, et organiques signifie qu’ils contiennent du carbone et de l’hydrogène.
Les COV se retrouvent dans de très nombreux matériaux et produits que nous utilisons au quotidien et qui font même partie de l’aménagement de notre lieu de vie. Ils sont notamment présents dans les linoléums et parquets synthétiques, peintures, tapis, moquettes, colles, encres, solvant, détergents, produits ménagers, parfums, papiers peints, cosmétiques, etc.
L’effet des COV est difficilement quantifiable, d’autant que certaines personnes sont plus sensibles que d’autres. Vous vous rendez compte facilement de leur présence quand vous utilisez des produits qui en contiennent massivement, notamment lorsque vous faites du bricolage et que vous utilisez des peintures, colles et autres produits solvants. Vous pouvez dans ce cas ressentir des effets provisoires, comme des nausées et des maux de tête.
Si vous restez exposé plus longuement, les affections peuvent être plus sérieuses. Les COV peuvent affecter votre système respiratoire, mais aussi votre système nerveux. Le benzène que l’on trouve dans les solvants est considéré comme cancérigène à haute dose et, en cas d’exposition récurrente, il semble provoquer des naissances prématurées.
Le formaldéhyde se retrouve principalement dans les environnements intérieurs : produits de construction, ameublement, produits détergents, etc. Il est aussi considéré comme cancérigène.
Les éthers de glycol sont présents dans les solvants, peintures, vernis, colles, cosmétiques, produits d'entretien ainsi que dans les produits de métallurgie et de mécanique. On leur attribue une baisse de la fertilité.
Que faire pour limiter la présence des COV ?
Privilégiez des produits ménagers naturels. Pour les produits de bricolage, n’utilisez que le minimum, ne les stockez pas dans votre lieu de vie et portez des protections lorsque vous les manipulez. Lorsque vous utilisez ce type de produit, vous devez aérer pendant et après.
Apprenez à lire les étiquettes pour choisir les produits les moins nocifs. Privilégiez les peintures acryliques par opposition aux peintures « glycéro ». Leur fabrication est à base d'eau, et non de solvants.
Ne mélangez pas les produits, car les réactions chimiques peuvent être dangereuses.